Sur la lecture _ Conception des interactions scéniques
   

Sur la lecture est un voyage dans la mémoire. Marcel Proust adulte fait partager au lecteur ses sensations, impressions, souvenirs et émotions liés à ses lectures d'enfance. Toutefois comme le montre le philosophe Gilles Deleuze dans son essai Proust et les signes, la mémoire n’y est pas une ontologie désincarnée que l’on viendrait redécouvrir, mais bien la mise en espace dynamique d’un apprentissage toujours en mouvement.

La mémoire se redéploie dans le parcours verbal que l'acteur offre au spectateur en transmettant les mots de l'auteur. Chaque instant est singulier, et ceux de la mémoire n'échappent pas à cette règle. Le dispositif interactif du spectacle est construit selon cette lecture/interprétation. Nous rencontrons ce rapport de la mémoire à l’apprentissage non seulement dans le travail de mémorisation d’un texte extrêmement complexe par l’acteur, mais aussi comme base du dispositif interactif.

La voix devient l'un des principaux vecteurs de l'émotion. Elle traduit – ou trahit – l'état instantané du comédien. Ce sont donc les émotions transmises par la voix qui pilotent le dispositif. En effet, par la programmation d'un réseau de neurones, qui reçoit en temps réel des données qualifiant la prosodie de l’acteur, l'ordinateur a appris à identifier les émotions. Il pilote les images, autre strate de cette mémoire composée, en temps réel. C'est ainsi que l'écran, présent en fond de scène, devient l'espace métaphorique de cette mémoire, mise en images, des souvenirs écrits par Proust et transmis par le corps d'un acteur.

Une animation multimédia présentant ces interactions est disponible sur ce site Internet.